Time flies


h1 7/03/2008 02:53:00 PM

Non, je n'écris pas une nouvelle de science fiction sur des mouches qui voyageraient dans le temps. Le temps passe vite, c'est tout. Il est bien rempli. Niveau boulot, un fichier phd.tex et une conférence aux États-Unix suivie d'une visite intense de NYC. Niveau Savonet on a publié la 0.3.7 et annoncé des bières gratuites mecredi en huit au Corcoran.

De son côté Frank a publié la seconde compilation Dolebraï, un peu plus électro que la précédente mais démontrant néanmoins encore une fois la richesse de la scène libre -- à moins que son but soit plutôt d'aider les paresseux mais néanmoins convaincus à trouver les joyaux dans la botte de paille. Il y a quelques morceaux sélectionnés par moi, mais l'envie m'a pris de jouer avec les widgets Jamendo et de vous proposer ici plus de morceaux de ma sélection.

  


Bien sûr il y a aussi beaucoup de bons artistes absents de Jamendo. Vous pouvez toujours aller voir leurs pages Dolebraï: Peyote Sunrise, Redemption (Baroque Dub Remix), Seeding Time In The Oak Room, I Saw My Lady Weep, Tattoo (Remix), Cutting Tags Off New Pants, Sideburn, etc.

En fait, écoutez toute la compil #2 et faites moi une critique de 1000 mots pour lundi!

Libellés : , , ,

Linux Mag


h1 9/08/2007 02:47:00 AM


Bravo à Romain qui est sur la couverture de Linux Magazine ce mois-ci, avec un article sur l'équipe Savonet qui développe un machin appelé Liquidsoap... la suite dans le numéro de Novembre!

Libellés : ,

Intello - nombriliste - hippie - réactionnaire


h1 7/24/2007 03:02:00 PM

Depuis déja une semaine je suis de retour d'Allemagne, où je présentais le système que j'ai développé en première année. J'ai surtout pas mal bossé à tous ces exposés que je ne suivais pas, et je suis rentré avec plein d'idées à pousser, c'est assez excitant. J'ai appris ce matin que l'article résultant en gros de mon travail de cette année a été accepté à LPAR. Ce travail me tenait assez à coeur, et le suspens était d'autant plus grand que l'article a d'abord été refusé ailleurs dans des conditions assez frustrantes... En tout cas, j'irai en Arménie en Octobre.

Voilà pour le côté recherche, bien rempli. Côté Savonet, Sam Balbinus et Romain ont l'air de se sentir plus franchement en vacances que moi, et passent pas mal de temps sur le projet, ce qui m'y pousse forcément. On commence à étendre les possibilités d'interaction: à terme on n'aura plus besoin de régler les opérateurs de traitement de son à l'aveugle; ça devrait aussi aider à débuguer des trucs complexes comme la détection de beat; plus marrant, on peut imaginer utiliser liquidsoap comme un backend d'un logiciel de DJ. J'ai forcément été de la partie, pour le bricolage dans les coins sombres de liquidsoap, et puis parce que ça m'amuse bien tout simplement. Mais je n'ai clairement pas été à la hauteur de la frénésie de Sam. Pour sa part, Romain a rédigé un article pour DebADay, auquel j'ai contribué un peu, mais pas aussi vite qu'il ne l'espérait. Dans le même temps il préparait un dossier pour les Trophées du Libre. Et il a pour la troisième fois demandé au projet Icecast de lister liquidsoap parmi les streamers compatibles, avec succès! Notre longue absence me fait bien sentir que la liste est loin d'être exhaustive. N'empêche, c'est une liste de choix, et liquidsoap y sort clairement du lot, ça fait plaisir.

Plus que ma très passagère et très relative baisse d'activité de développement, mon manque d'intérêt pour la communication m'a fait me poser des questions, et nous en avons d'ailleurs un peu discuté avec Romain. Ma première réaction a été de me justifier dans l'absolu. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de maintenir un monument, d'assurer le support utilisateur, la portabilité et la backward-compatibility... toutes ces choses, certes très importantes, ne m'excitent pas. Et ce projet est d'abord et avant tout un hobby, je ne veux pas me laisser entraîner dans une direction qui ne me plait pas. Mais qu'est-ce qui me plait? Ce n'est pas très raisonnable, mais je crois qu'il faut avouer que c'est d'abord "coder". J'aime coder, de l'élégance des petites fonctions à la satisfaction de la maitrise de l'ensemble complexe de modules que forme liquidsoap. Sinon, plus généralement, "développer" une idée qui permette d'atteindre un résultat original, de dépasser les limites actuelles.

En fait, tout est dans la portée du "développement". Ça me fait penser à Philip. K. Dick qui présente, en préface du recueil de ses nouvelles, sa vision de la différence entre nouvelle et roman. La nouvelle lui permet de mettre en scène une idée: on pose le décor, les personnages, dans l'unique but de présenter l'idée principale. Dans un roman, les personnages et l'environnement en général doivent être développés plus en profondeur, ils doivent prendre vie, avoir leur caractère. Selon Dick, l'auteur se retrouve du coup prisonnier de ses personnages, dont la vie propre force l'action. Les deux styles ont leurs avantages et inconvénients. Chacun son truc. Quant à Dick, il a écrit les deux. J'ai bien aimé ses romans, mais je dois dire que je suis soufflé quand je lis ses nouvelles: quasimment chaque histoire met en scène une idée étonnante, déroutante, fascinante! Je parle de Dick plus parce que j'adore le lire que parce que j'aime l'analogie, mais vous l'aurez compris, je me vois plutôt écrire des "nouvelles" que des "romans". L'autre tendance me semble glauque au possible: je pense aux armées de développeurs dans l'industrie, qui implémentent des suites bureautiques, de mornes projiciels ou autres automatisations de tâches administratives... En un sens ils peuvent être fiers de faire tourner le monde. Mais bon, comme dit Alan J. Perlis: In computing, turning the obvious into the useful is a living definition of the word "frustration". (Perlis a écrit un paquet d'Epigrams on Programming, c'est une lecture amusante, et on finit toujours par y lire midi à sa porte.)

Bien entendu, peu de choses étant simples dans la vraie vie, je me suis vite rendu compte que ces réflexions ne sont pas honnêtes. Du moins, elles ne représentent qu'une facette de la réalité. J'ai la tête très occupée par la recherche en ce moment, mais ces choses là fluctuent. Je suis clairement touché quand un utilisateur apprécie liquidsoap, quand Xavier Cazin blogue là dessus chez O'Reilly, etc. Il y a là bien sûr un brin d'orgueil. Plus louablement, je crois qu'un des buts de liquidsoap est de montrer comment des courants d'idées actuellement plutôt enfermés dans le milieu de la recherche peuvent être utiles à tout le monde, développeurs comme utilisateurs. Le fait que le projet marche, et qu'il soit apprécié, et qu'il ait même rallié un brin de contributeurs, constitue un début de succès de ce point de vue... ce n'est peut-être pas tout à fait de la pédagogie ni du militantisme, mais il y a un peu de ça.

Le problème des concours de logiciels libres cristallise bien ces questions. J'ai probablement été le premier à envisager de présenter liquidsoap à tel ou tel concours. J'ai toujours repoussé à une prochaine-version-encore-mieux. Sam a poussé et c'est finalement Romain qui a fait le pas. Le bon côté de la chose c'est qu'on risque d'entrer en contact avec de nouveaux gens intéressants, et probablement tomber sur de nouvelles idées. Le domaine est plutôt petit et on s'adresse à des gens plutôt capables techniquement, nous sommes probablement déja suffisamment référencés pour que les utilisateurs ciblés nous trouvent. Mais peut-être un peu de communication plus large nous fera-t-elle atteindre des applications et des gens auxquels nous ne pensons pas actuellement, et réciproquement. Ces pensées positives ne chassent pas l'idée du côté bizarre de tout ça. Pourquoi concourir à un prix, en euros et en matériel ? On se retrouve à lire dans le topic de #savonet: "TODO: Find what to do with money for the project"! Pour caricaturer, on part d'un projet pour le fun et les belles idées, et on arrive à se demander comment dépenser du blé, en vulgaires consommateurs. Ça m'évoque aussi les grosses compagnies qui n'ont que l'objectif d'être les "premières", oubliant complètement l'interêt du client et de la société. Pas de méprise, ces exagérations ne sont que les spectres caricaturaux d'un doute qui me taraude. Mais je crois qu'il est très important de faire gaffe à ne pas dévier par mégarde des objectifs qu'on se fixe. Pour ne pas se réveiller un jour et réaliser qu'on a perdu du temps et de l'énergie (ou pire) à des choses qui ne nous intéressent pas.

Libellés : , ,